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13 septembre, 2015

La violence n'est pas la solution ...


On a coutume d'élever les gamins en leur disant que c'est le plus injtelligent qui cède et que de surcroit la violence n'est pas la solution. Voilà une intention louable qui vise à pacifier les relations entre frères et soeurs ou l'ambiance des cours de récréation. 

Mais qu'en est-il exactement de ces lénifiants conseils s'agissant de la vie en général ? La violence est elle un moyen efficace en dernier ressort pour faire cesser une situation conflictuelle ? Si j'en crois le nombre d'inscrits dans les sports de combat ou même le nombre de flics et de militaires que notre bonne république entretient à grand frais, j'ose croire que la violence, même si elle n'est pas privilégiée, reste un des moyens de solutionner les problèmes. 

Mettez un petit gars aguerri, issu d'un bon cours de boxe face à un agresseur peu entrainé ou l'un de nos modernes robocops face à un étudiant chevelu et vous verrez que la violence peut faire cesser ... la violence.

Encore s'agit-il de savoir discener contre qui on l'emploie. Usuellement on faisait la distinction entre hostis et inimicus. Initialement on distingue l'inimicus qui est un ennemi privé de l'hostis qui serait l’ennemi de la cité, celui peut menace carrément votre existence et celle de votre groupe d'appartenance. Peut-être que la célèbre phrase du Christ expliquant qu'il faut tendre la joue gauche quand on vous frappe sur la droite ne s'appliquerait d'ailleurs qu'à l'inimicus et non à l'hostis.

J'ai beau me qualifier d'anarchste de droite et avoir mes moments de misantrhopie durant lesquels je me verrai bien retranché derrière de hauts murs à des kilomètres du premier voisin, force est de constater que j'ai plutôt confiance en les individus. Je pense que 80% des gens ne posent pas de problèmes réels. Et quand ils en posent, ce ne sont que des problèmes passagers que l'on peut régler justement sans violence mais en discutant. Ce sont peut-être les inimicus, ceux avec qui on aura un désaccord passager.

Dans les vingt pour cent restant, cela se complique, surtout pour, schématiquement, vingt pour cent de ces vingt pour cent, soit pour les bons en maths, quatre pour cent de la population globale. On touche alors ce que l'on nomme les personnalités pathologiques. Et dans ce cas, même si en tant que psy, je suis bien sur convaincu qu'il faille privilégier la solution diplomatique, elle reste rarement possible. D'ailleurs les personnalités pathologiques consultent peu mais nous avons essntiellement leurs victimes.

Si l'on prend par exemple les paranoïaques, les personnalités antisociales et les narcissiques, on constate que ces trois types de personnalités pathologiques sont extraordinairement nuisibles. Quant à daigloeur avec eux, autant se lever tôt le matin si l'on veut y parvenir. Le paranoïaque perdu dans ce que l'on nommait sa folie raisonnante n'écoutera jamais vos arguments. La personnalité antisociale, qu'elle soit psychopathique ou sociopathique, ne verra en vous qu'une proie susceptible de l'intéresser et ne possède de toute manière aucune empathie, ce qui ferme tout dialogue. Pour le narcissique, c'est un peu pareil puisque, tout empli de lui-même, sa vision du monde est calée autour d'un clivage fort-faible qui ne permet aucun échange véritable.

A la lumière de ces quelques lignes, il m’apparait donc criminel d'éduquer des individus ou tout un peuple à l'aune du principe sacré de non violence. Si celle-ci est à poursuivre en première instance, il faut se souvenir que ce bon vieux Bismarck disait aussi que la force fonde le droit et donc que le poing dans la figure peut succéder à la parole d'apaisement si manifestement celle-ci n'a pas été entendue. C'est ce que l'on nomme la riposte graduée.

Et dans un cadre plus large, il est aussi bon de se souvenir de qui l'on a en face. Car s'il est simple de finir par bien s'entendre avec un individu sain d'esprit, cela devient impossible face à d'autres. Donner comme simple viatique de vie à un jeune de s'abstenir de toute violence c'est aussi le priver de toute riposte quand son équilibre psychique, voire sa vie, sont menacés. Lorsque la querelle usuelle dans laquelle on a à faire à un inimicus fait place à la violence d'un hostis qui menace psychiquement ou physiquement quelqu'un, il est bon de savoir user de violence. 

D'ailleurs on notera qu'on propose à des femmes abusées par exemple des cours d'autodéfense dans lesquels on n'apprend pas à dire des mots doux mais à mettre des coups visant principalement les parties les plus exposées d'un agresseur potentiel (yeux, gorge et testicules). C'est donc que la violence doit avoir, pourvu qu'elle soit cadrée, quelques bienfaits. La pratique du noble art (la boxe) a autant fait pour la réputation des grandes universités anglaises que les versions latines et les thèmes grecs. Et je gage que, quoiqu'on en dise, la Grande Bretagne a du craindre autre chose qu'un pacifiste en slip pour quitter les Indes. Ghandi n'était pas seul aux manettes. 

Pourquoi cet articvle me direz vous ? Simplement parce que régulièrement j'accueille des patients qui ont cru à la panacée de la non-violence, c'est à dire à un principe appliqué à toutes les situations. Puis, victimes de comportements plus ou moins graves, harcèlement, agressions physiques, etc., les voici dans mon cabinet pour tenter de se reconstruire.

Je pense donc, bien qu'il y ait souvent du nounours en moi, dans le genre mec gentil et accommodant, qu'il faut de temps en temps montrer ses griffes et ses crocs. La violence n'est pas la solution mais elle l'est parfois.

10 commentaires:

  1. Ca m'est arrivé ado à 2 reprises, 2 types se foutaient en permanence de ma poire, ricanements, moqueries en groupe. Ca s'est terminé par un bourre pif sur le nez, un seul pour chaque a suffit, pleurs, sang... Les mecs rasaient les murs, me souriaient aimablement et courbaient la tête quand ils me croisaient.

    Une autre fois, situation similaire d'un emmerdeur répétitif, paf je l'ai collé au sol avec un arm lock, il avait un peu mal à l'épaule, mais surtout à son ego. Pareil, il ne m'a plus jamais emmerdé, et me souriait gentiment ensuite.

    Pourtant, j'étais pas une armoire à glace, plutôt sec et nerveux.

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  2. J'avoue que l'argument du pacifiste en slip fait mouche....!

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  3. D'accord avec cet article,le plus drole étant de voir certains fait d'actualité qui donne raison au groupe violent(faucheur d'ogm(les fluffys verts aussi) impunis et les journaux ainsi que le gouvernement qui prennent la défense de ces groupes terroristes ou sinon plus récemment les gens du voyage qui ont bloqué la route pour faire annulé une lois passé récemment,bon du coup ça encourage à croire en la non violence :D enfin peut être que ça va faire cliché ce que je vais dire mais dans un pays comme le notre faut pas y aller trop fort avec la violence sinon l'agresseur se retrouve indemnisé et nous on est bon pour les barreaux(ou l'amende salée)

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  4. Alors ça je suis entièrement d'accord!
    Merci Philippe!
    Certaines personnes sont simplement stupides et tenter de dialoguer avec elles, ce serait comme se mettre devant le feu et lui demander d'arrêter de bruler.

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  5. L'exemple un peu extrême, ce sont les US boys du Thalys, ils ont tapé comme comme des sourds sur l'abruti jihadiste. Dans ce genre de situation, il n'y a plus de négociation verbale, c'est full contact sur la tête et ailleurs.

    Le terrain et le physique, c'est la politique par d'autres moyens.

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  6. Il reste une 3ème option
    Le dialogue ou la violence ca fonctionnera avec la majorité des emmerdeurs. Pour les fameux 4%, je conseille de prendre la FUITE ...

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  7. Cher Monsieur Philippe,

    Je sens une vergence dans la force, faut pas me prendre pour un c...

    Un titre d'article sans point d'exclamation ! Hérésie... Le Capricorne abandonnerait-il son style affirmatif ?

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  8. Je ne vois pas l'opposition entre être un anarchiste, fût-il de droite, et avoir confiance dans les individus.

    A mon sens, cela va même de pair : l'anarchiste a plus confiance dans la liberté individuelle que dans la société qui le gouverne. Donc dans des individus plutôt qu'une société.

    C'est le socialisme qui, voulant s'occuper de nous à notre place, qui a pour but de protéger ses malheureux électeurs des dangers de l'individualisme, de la confiance donnée à autrui, par des systèmes coercitifs.

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  9. C'est juste une idée en l'air, mais je me demande: à la manière des transgenres qu'on rend suicidairement dépressifs et enclins aux comportements à risques à force d'essayer de leur faire adopter un comportement 'genré' qui est étranger à leur cerveau (hormonalement perturbé pendant la gestation, semble-t-il), est-ce que la démarche inverse à savoir forcer un individu à réprimer un comportement 'genré' naturel et spontané, ne causerait pas autant de dommages sinon plus encore ?

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