28 septembre, 2015

Ou je parle d'un livre !


Ça m'est arrivé plusieurs fois ! Des patients, écrivains en herbe, m'ont utilisé comme "coach en écriture, me donnant le rôle consistant à les motiver à écrire. En plus de cette fonction, j'ai aussi assumé celle de directeur littéraire, prodiguant mes conseils après la lecture de chaque chapitre et de correcteur, ce que je fis moins bien puisque mes propres lecteurs le savent bien, j'ai déjà du mal à me relire moi-même !

J'ai assumé ces fonctions avec humilité bien sur, car ce n'est pas vraiment mon métier, et plaisir parce que c'est amusant de voir enfin éditer un livre que l'on à aider à faire accoucher. Voir le produit fini est satisfaisant quand on a eu durant des mois que des fichiers word à lire sur sa tablette. Si je n'ai jamais assuré la promotion d'un de ces livres, pour des raisons de discrétion, je vais faire une entorse à cette règle, car ma patient m'y a expressément autorisé.

Le livre dont il s'agit est une dystopie et j'adore les dystopies. Pour ceux qui n'auraient pas le courage de cliquer sur le lien rappelons qu'une dystopie, ou contre-utopie, est une fiction dans laquelle l'auteur décrit une société dans laquelle, alors que tout s'unit pour faire le bonheur des gens, il en résulte une catastrophe. 

Une dystopie n'est donc rien d'autre, que l'illustration littéraire du célèbre proverbe selon lequel, les voies qui mènent à l'enfer sont pavées de bonnes intentions. Les plus sagaces d'entre vous l'auront compris, une dystopie n'est rien d'autre qu'une critique, par voie de fiction, de tout système socialiste, étant entendu que le socialisme est une utopie dégénérant toujours en contre-utopie. Le socialisme est la mauvaise réponse à la bonne question de la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail.

Ma chère patiente, libertarienne assumée, s'est donc amusée à élaborer une critique de la social-démocratie. Plaçant son histoire dans un futur proche, elle a imaginé l'avenir d'un individu qui, ne se contentant plus de baigner dans l'infantilisme béat d'une société où l'on va jusqu'à penser pour lui, se poserait des questions sur lui, sur cette société et sur les liens qui l'y unissent.

Elle est née sous le signe du cancer et possède une imagination fertile. Quant à moi, capricorne, j'aime bien que l'on aille au fond des choses. C'est ainsi qu'à chaque chapitre que j'ai toujours trouvé agréable à lire, je ne pouvais m’empêcher de dire : mais là vous auriez pu parler d'untel ou de telle théorie. Évidemment, son livre écrit par moi même aurait consisté en un roman dans lequel on aurait forcément appris quelque chose ! Parce qu'un  capricorne donne forcément dans l'utile et s'amuse en travaillant ! 

Si elle a pris quelques unes de mes remarques au sérieux, bien entendu, elle a écrit le livre qu'elle désirait écrire, un livre qui lui ressemble. Il en ressort un ouvrage très agréable à lire, incisif et drôle. Là où j'aurais donné des droites ravageuses, des uppercuts dévastateurs, ma chère patiente procède en finesse, par petites gifles moqueuses, dépeignant avec un talent d'aquarelliste l’enfermement d'une société carcérale voulant le bonheur de chacun.

Finalement, le plus drôle aura été de constater au cours de tous ces mois que la réalité pouvait dépasser la fiction. Il a fallu parfois réécrire des chapitres puisque Hollande et sa clique, autant par idéologie vermoulue, amateurisme, clientélisme, ont transformé le réel en quelque chose de parfois tellement incroyable que le monde dépeint par ma patiente dans son livre était en deçà de la réalité vécue par les français.

Quoiqu'il en soit, c'est agréable à lire et cela se trouve un peu partout, soit en version papier soit à télécharger sur votre liseuse, tablette ou smartphone préféré ! L'auteur a pour nom de plume Augustine C. et le titre est Soumission consentie pour dictature tranquille.

Sur son blog, mon confrère H16 en parle aussi ! Augustine C. s’illustre aussi dans un style assez différent sur un blog qu'elle tient depuis quelques temps.